Nous

2018, Ce n’est pas grave

Nous voici, remplis d’espérance, commençant une année nouvelle. Nous avons emménagé dans notre nouvelle maison et démarré en même temps notre projet d’instruction en famille il y a environ quatre mois. Nous sommes à un tournant important de notre vie de famille, cela a quelque chose de très excitant. Commencer 2018 avec ces grands changements en cours ouvre nos perspectives. Nous ne savons pas trop de quoi cette nouvelle année sera faite, mais nous croyons que nos aspirations nous conduiront vers plus de liberté encore, vers plus d’ouverture aux autres et vers une joie inconditionnelle et durable.

Avant que nous ne nous engagions dans notre projet d’instruire Maya en famille, nous avions choisi de l’inscrire au jardin d’enfant puis en maternelle dans une école Montessori. Une des choses positives qu’elle a retenues au cours de ses trois années d’apprentissage est la liberté de se tromper sans craindre la sanction, de se corriger seule et d’apprendre à son rythme. C’est devenu, chez elle, une attitude naturelle : face à une situation d’échec, au lieu de se sentir désemparée ou frustrée, elle décrit calmement son erreur, conclut par : « ce n’est pas grave » et recommence, le cœur léger. Et lorsqu’il arrive néanmoins que la frustration la gagne et que les larmes sont là, elle reconnaît son émotion, la nomme et la surmonte, avant d’ajouter parfois : « la joie est la plus forte ». C’est ainsi qu’elle remplit pratiquement toutes ses journées de ses propres jeux et initiatives, sans rester longtemps inactive ni coupée dans son élan par des émotions négatives. Elle n’a pas d’objectif, elle en atteint de nombreux en peu de temps, sans en avoir vraiment conscience. Elle se réjouit sans cesse, de tout, de peu de chose, de rien. L’insouciance portant de bons fruits.

Avouons-le, nous, parents, nageons moins dans le bonheur quotidiennement. Nous sommes moins indulgents avec nous-mêmes. Très loins d’atteindre les nombreux objectifs que nous nous fixons,  que nous ajoutons à ceux que la société nous impose, nous nous frustrons pour un oui, pour un non. Nous avons parfois, si ce n’est souvent, l’impression qu’on n’est pas fichu de faire grand chose, qu’on n’avance pas. Qu’on n’est pas à la hauteur.

« Ce n’est pas grave », dit-elle.

Cette phrase simple et juste, entendue plusieurs fois par jour de la bouche de Maya, est devenue comme une évidence devant laquelle le château de cartes de nos certitudes d’adultes expérimentés ne peut pas tenir longtemps. Alors, sans grand regret, nous avons décidé que nos vieux systèmes de pensée devaient se désagréger derrière nous. Mais sans nous. Exit les objectifs qui nous enferment et nous contraignent, exit la focalisation sur les ratés, exit le sentiment de culpabilité face à l’échec, exit le désir de réussir pour exister, exit le désir obsessionnel de réussir tout court. Cela n’a pas tant d’importance. A la place de tout cela, nous mettons la vie. Étincelante, rafraîchissante, vivifiante. Le souffle de vie qui préservera notre liberté et notre joie, les multipliera, nous en donnera en surabondance, pour nous et pour pouvoir les partager autour de nous, à ceux qui croiserons notre route en 2018. C’est de cela dont nous avons envie.

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